Voici les tout derniers mots que j'ai été "contrainte" d'apprendre... pour le 1er rendez-vous d'Abigaëlle chez le pédiatre! Le week end dernier, elle s'est mise à boîter, sans avoir d'autres symptômes alarmants. Nous étions à un festival sur le campus de johns Hopkins et Abi a voulu tester les structures gonflables sur lesquelles on peut sauter (j'en ai des souvenirs inoubliables étant petite!). Bref, on pensait qu'elle avait dû se faire un peu mal au pied là dedans. Nous avons donc préféré l'amener chez un médecin pour s'assurer qu'il n'y avait rien de grave. Mais voilà, le problème c'est que nous n'avons pas encore cherché de médecin/pédiatre et surtout que le système de santé est très compliqué ici. J'ai donc fait jusq'à présent, la politique de l'autruche. Mais il nous fallait trouver un professionnel de santé qui appartienne au réseau couvert par notre assurance, et ce n'est pas une mince affaire! Surtout que j'ai beaucoup de mal à accorder ma confiance au corps médical donc la tâche était corsée! Finalement, j'ai eu beaucoup de chance, car j'ai fini par trouver une pédiatre à 10 mn à pied de chez nous, et surtout une personne de confiance , et de bons conseils à qui je peux parler très librement de nos choix. Elle a été super avec Abi et a bien pris le temps de l'osculter. Bref, me voilà bien soulagée pour les cas d'urgence!!
Tomber malade aux Etats-Unis était l'une de mes plus grandes craintes! La première fois , c'est arrivé quelques jours avant Noël. C'est Louis-Jan qui a ouvert le bal. Un violent mal de tête s'est emparé de lui en pleine nuit. Je ne l'avais jamais vu aussi mal en point depuis que je le connais, et son état nous a beaucoup préoccupé. Mon amie Rebecca devait venir à la maison le matin, et heureusement qu'elle était là car elle a pu nous guider dans nos démarches. Ici il n'y a pas de SOS médecins qui vient à domicile. Il faut nécessairement se déplacer...Nous avons donc emmener LJ dans un hôpital près de chez nous où il a pu être pris correctement en charge. On lui a tout de même fait un scanner pour s'assurer qu'il n'y avait pas de tumeur ou toute autre anomalie cérébrale. Je vous rassure, il n'y a rien à signaler de ce côté! Après une série d'examens, il est rentré à la maison avec un traitement, et surtout un grand besoin repos....Deux jours plus tard, c'est Abigaëlle qui nous a fait une petite frayeur. Elle s'est mise à tousser de manière impressionnante. et nous avions très peur qu'elle ne parvienne plus à respirer. Nous l'avons emmené dans une sorte d'urgences pédiatriques, sans trop savoir comment cela allait se passer. Elle y a été très bien examinée et tout s'est bien passé. En quelques jours, elle était de nouveau en pleine forme!
Il y a des petites choses que je trouve bien faite dans la prise en charge des patients ici: Tout d'abord, une fois la consultation finie, le médecin nous remet une feuille dans laquelle est expliquée très clairement la maladie diagnostiquée, les différents symptômes et le traitement médicamenteux à suivre mais il y a aussi quelques conseils pratiques pour le retour à la maison, c'est souvent du bon sens, mais c'est une bonne chose que tout soit retranscrit sur une même feuille (par exemple, pour Abi, ils conseillaient de la mettre dans une pièce chaude et humide...)
Autre chose que je trouve très bien, c'est que les médicaments délivrés par ordonnance sont conditionnés en fonction de la demande du praticien et uniquement pour le patient (il y a notre nom écrit sur les boîtes). Donc pas de gâchis, ni d'overdose, on a le nombre exact de médicament pour notre traitement et pas un de plus. Je me souviens qu'en France, c'était quelque chose qui m'énervait beaucoup: on commence un traitement, (que l'on arrête souvent dès que ça va mieux sans tenir compte du nombre de jours qu'avait préconisé le médecin) et après la boîte entamée reste dans un coin de la salle de bain, je la retrouvais des mois plus tard, la date de péremption dépassée, et contrainte de ramener le produit à la pharmacie! Quel gâchis....
Par contre, les points négatifs: un système de santé extrêmement complexe. Par exemple, malgré le fait que nous ayons une une assurance qui prenne en charge 90% des dépenses, les 10% à notre charge restent tout de même assez élevés, et puis surtout nous ne pouvons pas choisir n'importe qui, il faut que les professionnels de santé appartiennent à un réseau couvert par l'assurance, ce qui est assez limitatif...
Pour y voir un peu plus clair, voici grossièrement comment la population est répartie : Le total fait plus de 100% parce que certains Américains sont couverts de plusieurs façons. Ceux qui sont couverts par la puissance publique (25% de la population): Une minorité bénéficie des programmes sociaux, "Medicare" pour les personnes âgées, et "Medicaid" pour les plus pauvres et les handicapés.
Ceux qui sont couverts par une assurance fournie par l'employeur (60%) : C'est le cas de l'essentiel des Américains. Mais il y a de grandes disparités.
Ceux qui ne sont pas du tout couverts (plus de 16%) : Parce qu'ils ne sont pas assez pauvres pour être couverts par Medicaid (ou mal informés) et parce qu'ils ne pas assez riches pour s'offrir une assurance individuelle. En cas de pépin de santé, ils doivent payer les frais directement (ils se présentent comme « self payer »), ce qui peut être extrêmement coûteux.
Le coût des soins serait les des principales causes de faillites personnelles! Nous avons eu un petit aperçu quand nous avons reçu les "bills"(factures) à la maison. Malgré la prise en charge de notre assurance, nous avions encore à débourser des centaines de dollars!
Espérons que la gambette d'Abi lui permettra vite de cavaler à nouveau avec sa ptite soeur!
Des bzous
b.a